ALAN LOMAX
LE PAYS OÙ NAQUIT LE BLUES
Première édition : The New Press, New York, 1993
Traduction de l'anglais (États-Unis) : Jacques Vassal
Couverture réalisée par Pascal Comelade
Format :17 cm x 22 cm + rabats
Pagination : 672 pages + deux cahiers photo de 16 pages
Date de parution : 15 Octobre 2012
ISBN: 978-2-916749-31-0 avec CD 10 titres @ 35 euros
Dans la veine de «Louons maintenant les grands hommes» de James Agee et Walker Evans
« Au peuple noir du Delta, créateur d’un Mississippi de chant qui, à présent, coule dans la musique du monde entier. » Dédicace du livre
L'AUTEUR :
Initié par son père John, l’ethnomusicologue Alan Lomax (1915-2002), également homme de radio, producteur de disques, chanteur et guitariste, a réalisé une extraordinaire oeuvre de collectage de musique folklorique traditionnelle. Après avoir parcouru les états du Sud des états-Unis lors de plusieurs campagnes entre 1933 et 1947, il se consacre à partir des années 1950 aux folklores européens — c’est la période de la Chasse aux sorcières, et Lomax est blacklisté.
LE TRADUCTEUR :
Jacques Vassal est un spécialiste de la musique populaire et du folklore anglo-saxon et français. Collaborateur de Rock’n’Folk dans les années soixante-dix, il a été directeur de collection chez Albin Michel. Traducteur de Woody Guthrie (En route pour la gloire) ou de la biographie de Bob Dylan par Robert Shelton (Albin Michel, 2000), il est également auteur de plusieurs ouvrages, dont Folksong (1984, 4e édition) et Brassens, homme libre (Le Cherche-Midi, 2011).
LA COUVERTURE :
Pascal Comelade est un musicien et compositeur underground catalan. Ancien collectionneur de pianos-jouets, il se passionne pour le rock sauvage et la musique répétitive. Maestro du Bel Canto Orchestra depuis 1983, il a publié plusieurs dizaines de disques et a collaboré avec Robert Wyatt et P.J. Harvey. Il compose des tableaux à partir de matériaux divers autour de l’univers de la musique rock et de la culture populaire en général.
LE LIVRE : En pleine Dépression et New Deal, Alan Lomax et son père John sont missionnés par la Bibliothèque du Congrès de Washington pour enregistrer le folklore du Sud des états-Unis. Ils transforment l’arrière de leur voiture afin d’y loger un matériel primitif de gravure de cylindres, et s’arrêtent dans les rues, les bouges, les exploitations agricoles, les prisons et les églises. Ces innombrables collectages ont été l’occasion de rencontres et de réflexions, qui sont rassemblées dans ces mémoires, véritable panorama des relations sociales et raciales dans le Sud des années 1940 et 1950, où un Blanc ne pouvait être «l’ami des nègres».
Issu de la petite bourgeoisie texane, Alan Lomax doit jongler avec les lois raciales, écrites ou usuelles, face à la ségrégation à double tranchant : interpellé par la police pour être entré dans le ghetto noir ou sur des terres sans autorisation, il provoque en même temps l’incrédulité des descendants d’esclaves devant l’intérêt qu’il porte à leur musique.
Lomax rapporte les aventures picaresques de ceux qui jouent et chantent cette «musique du Diable» (pour le blues) ou «de Dieu» (pour les spirituals et le gospel). Leadbelly, Son House, Muddy Waters et des dizaines d’autres musiciens s’assoient devant ses micros. Dès les années 1950, grâce à ses enregistrements, le blues est au centre d’influence de la musique populaire occidentale : Elvis Presley mélange la country des «petits-Blancs» avec le rythme syncopé du rythm’n’blues ; Bob Dylan s’inscrit dans la tradition des folklores nord-américains ; plus tard les Rolling Stones reprennent nombre de morceaux de leurs aînés bluesmen ; jusqu’à nos jours, avec la soul, le funk et le rap, ou encore le succès planétaire de Moby recyclant les standards du blues (Play, 1999).